Alors que de plus en plus de pays autorisent la production de cannabis sur leurs sols, principalement à des fins médicinales, l’impact environnemental de cette culture pose question. En effet, si la culture illégale du cannabis reste la plus polluante, il y a encore du chemin à faire pour que sa production légale devienne respectueuse de l’environnement. La culture en extérieure raisonnée serait-elle la solution ?
La culture en extérieur ou culture outdoor
Cultiver le cannabis en extérieur est presque toujours le choix le plus écologique puisque ce mode de culture n’utilise que des ressources naturelles (pluie et lumière du soleil). Bien entendu, cette méthode est considérée comme la moins nocive pour l’environnement à condition que la culture se fasse selon la charte biologique ou en agriculture raisonnée. Engrais et pesticides causant des dégâts considérables sur le long terme à l’écosystème à proximité des cultures. La culture du cannabis sous serre est aussi une bonne option pour minimiser son impact sur l’environnement puisqu’elle utilise aussi l’énergie solaire. Sous serres, les plants de cannabis se retrouvent de plus protégés des intempéries ce qui peut éviter des pertes de production importantes.
La culture en intérieur ou culture indoor
La culture en intérieur pose de sérieux problèmes environnementaux. C’est malheureusement la plus prisée du fait du fort rendement qu’elle permet en reproduisant les conditions optimales nécessaires à la croissance des plants de cannabis. C’est aussi le mode de culture le plus répandu dans les pays où la culture du cannabis est illégale, car le plus discret : il passe à travers les contrôles aériens ou satellites de la lutte anti-drogue. Mais le cannabis est une plante équatoriale très gourmande en lumière et en eau. Les régulateurs de température, les lampes à UV puissantes et les systèmes d’irrigations nécessaires à sa culture indoor en font une production néfaste pour la planète. Evan Mills, spécialiste en énergie au laboratoire Berkeley en Californie, soutient d’ailleurs que fumer un joint revient à laisser allumée une ampoule de 100 watts pendant 17 heures.
Légalisation et impact environnemental
La légalisation du cannabis va-t-elle réduire l’impact environnemental de sa culture ? Il semblerait que ce soit le cas même si d’autres facteurs entrent en jeu. La lutte contre la culture illégale de la marijuana mène bel et bien à des aberrations écologiques. D’abord le recours privilégié à la très néfaste culture indoor, ensuite les cultures outdoor sauvages. Ces dernières sont une catastrophe écologique puisqu’elles se font dans des zones forestières sensibles où les cultivateurs défrichent en détruisant la forêt. Puis abandonnent la terre épuisée une fois la récolte effectuée. Rien qu’en Californie, on estime que les cultures sauvages dépassent les 30 000 hectares d’espaces naturels.
Mais qu’en est-il de la production légale ? Elle n’implique malheureusement pas encore d’encadrement strict pour la protection de l’environnement. Et comme elle devient une véritable industrie avec des cultures à grande échelle de cannabis médical, dans le Monde et majoritairement aux États-Unis, sa culture indoor fait exploser des records en consommation d’énergie. Ou de produits chimiques en outdoor. La solution pour faire pousser cette plante aux mille vertus en préservant la planète résiderait donc dans un encadrement strict de son mode de culture. Plus des productions locales avec des circuits courts : que chaque pays puisse cultiver du cannabis légalement et raisonnablement. En France, malgré les récentes expérimentations sur le cannabis thérapeutique, la création d’une filière de production locale semble encore assez loin de voir le jour…